Troubles urinaires homme

Les troubles urinaires de l’homme après 45 ans sont le plus souvent liés à des problèmes en rapport avec la prostate.

Pour savoir s’il est utile de consulter vous pouvez évaluer vos troubles en démarrant ce Quizz d’évaluation de vos troubles urinaires.

A partir de 45 ans, quel que soit le score obtenu au test, il est intéressant de consulter car c’est l’âge à partir duquel se pose la question du dépistage du cancer de prostate, cette question sera également abordée lors de la consultation.

Les causes des troubles urinaires chez l’homme

Les troubles urinaires regroupent tous les signes cliniques qui impactent la miction. Il peut s’agir de dysurie (difficultés à uriner), de pollakiurie (envie anormalement fréquente d’uriner), de brûlures mictionnelles, d’une augmentation du volume d’urine ou encore d’une rétention d’urine. Ces symptômes peuvent indiquer la présence d’une pathologie urinaire sous-jacente aux origines diverses.

La prostate, cette glande située sous la vessie qui permet d’évacuer l’urine et qui entoure le canal de l’urètre, est souvent mise en cause dans les troubles urinaires liés aux maladies prostatiques en raison de sa localisation anatomique.

Les troubles urinaires peuvent ainsi révéler l’existence de plusieurs maladies :

Hyperplasie bénigne de la prostate (HBP)

L’hyperplasie bénigne de la prostate n’est pas cancéreuse. On parle aussi d’adénome prostatique. Cette pathologie est courante chez les hommes dès la cinquantaine. Elle se traduit par une augmentation de la taille de la prostate en raison d’une prolifération des cellules prostatiques liée à l’âge et aux hormones androgènes. Cette augmentation du volume prostatique peut provoquer des difficultés à la miction en raison d’une compression de l’urètre, des besoins urgents d’uriner ou une rétention d’urine.

Prostatite

La prostatite est aussi connue sous le nom de syndrome douloureux pelvien chronique. Elle entraîne divers troubles urinaires et peut être induite par une infection bactérienne traitée par antibiotiques. Le plus souvent, il existe une inflammation de la prostate qui, chez certains patients, devient chronique. On ignore encore les causes précises de cette affection.

Cancer de la prostate

Le cancer de la prostate est l’un des cancers masculins les plus courants. Il provoque des troubles urinaires, notamment lorsque la maladie a évolué vers un stade avancé. Le cancer de la prostate peut en effet être asymptomatique à un stade encore précoce.

Consultation adénome de prostate

Autres causes possibles des troubles urinaires

Les pathologies prostatiques ne sont pas toujours à l’origine de troubles urinaires. Chez certains hommes, d’autres causes peuvent expliquer la symptomatologie urinaire.

C’est notamment le cas de l’infection urinaire. Généralement, les hommes sont moins touchés que les femmes en raison de l’anatomie de l’appareil urogénital masculin qui constitue une protection naturelle contre les infections bactériennes (longueur de l’urètre, milieu plus sec…). L’infection urinaire peut cependant se manifester, avec un degré de sévérité souvent plus élevé. Elle peut prendre naissance au niveau de l’urètre (urétrite), de la prostate (prostatite), des reins (pyélonéphrite) et plus rarement au niveau de la vessie (cystite).

Chez les hommes plus âgés, l’infection bactérienne est principalement localisée sur la prostate, ce qui entraîne une augmentation de sa taille, des difficultés à uriner et de la fièvre. La bactérie mise en cause est habituellement Escherichia coli.

Chez les hommes plus jeunes, les brûlures mictionnelles sont souvent entraînées par une IST (infection sexuellement transmissible), notamment la chlamydia ou le gonocoque qui se localise au niveau de l’urètre.

Enfin, les troubles urinaires peuvent dans certains cas être engendrés par une neuropathie qui affecte les nerfs de la vessie. Cette condition peut se produire chez les hommes atteints de diabète non pris en charge (et donc, non traité), et chez qui la glycémie se retrouve augmentée. Les nerfs de la vessie peuvent être abîmés, entraînant des signes urinaires non spécifiques qui peuvent être assimilés à d’autres pathologies (incontinence par regorgement, contractions du muscle de la vessie…).

Envie duriner et douleur prostate

Les techniques utilisées dans le traitement de l’adénome de prostate

 

Plusieurs techniques peuvent être utilisées pour traiter l’adénome de la prostate :

1- Le traitement par Rezum

2- Le traitement par Urolift

3 – Le traitement par embolisation prostatique

4 – Le traitement par laser interstitiel

Traitement par Rezum

Le traitement par Rezum est une nouvelle option thérapeutique innovante qui offre une alternative intéressante aux traitements médicaux et chirurgicaux existants. Il repose sur le principe de diffusion de vapeur d’eau. Provenant des États-Unis, le traitement par Rezum fait ses débuts en France où il est encore en cours de déploiement.

Le geste permet de diminuer de moitié environ les signes cliniques urinaires en préservant les fonctions sexuelles. Il n’y a donc pas d’impact sur l’érection ou l’éjaculation. Il ne provoque pas non plus d’incontinence urinaire.

Ce traitement est non-invasif et peut se pratiquer en ambulatoire très rapidement. Le chirurgien urologue utilise une technique endoscopique et un dispositif jetable capable de diffuser de la vapeur à 67° directement à la prostate. La vapeur va altérer les protéines prostatiques pour provoquer une réduction du volume de la glande. Cet effet est progressif et peut durer entre 1 et 3 mois.

Le traitement par Rezum peut être indiqué chez des hommes jeunes, qui ont déjà bénéficié d’un traitement médical avec une efficacité très limitée, et qui sont impactés par les effets secondaires que peut entraîner ce type de médicaments. Certains critères sont donc pris en compte avant de proposer le traitement par Rezum. Le volume de la prostate doit notamment se situer entre 20 et 80 grammes.

Le traitement par Rezum a une durée d’efficacité de 4 ans, période pendant laquelle le patient conserve les bienfaits. Le traitement peut être renouvelé une fois ou deux.

L’un des avantages du traitement par Rezum est son caractère non invasif qui se pratique en ambulatoire. Il peut être dans certains cas réalisé sous sédation légère. Si les effets se maintiennent pendant 4 ans, il permet de conserver l’érection et l’éjaculation et n’altère pas la qualité de la vie sexuelle des patients.

Traitement par Urolift

Il s’agit d’une pose d’implant intra-prostatique réalisée par une technique de chirurgie mini-invasive qui présente de nombreux bénéfices pour les patients. Cette procédure consiste à comprimer de façon mécanique les lobes prostatiques grâce à des implants. La lumière urétrale est alors désobstruée immédiatement.

Chaque implant est mis en place à l’aide d’un dispositif à usage unique que le chirurgien introduit dans l’urètre sous cystoscopie. Lorsque le dispositif est positionné au niveau du lobe prostatique cible et qu’il est visualisé par le praticien, l’élargissement de la lumière urétrale intervient après une légère pression. L’implant est alors mis en place jusqu’à la capsule prostatique par la paroi intraluminale.

Le traitement par Urolift permet de réduire les symptômes et conserve la qualité de vie des patients. Cette solution thérapeutique permet aussi d’arrêter ou de réduire la prise du traitement médical après validation de votre chirurgien.

Le débit d’urine s’améliore rapidement et le volume résiduel diminue.

L’un des principaux avantages du traitement par Urolift pour les patients est la préservation de la vie sexuelle et de l’éjaculation. Par ailleurs, le temps de récupération est plus court qu’avec certains autres traitements, et les patients ressentent moins de douleurs postopératoires. La procédure est réalisable en une heure en moyenne et ne présente pas d’effets secondaires majeurs. Le geste peut être réalisé sous anesthésie locale en ambulatoire. Il n’implique aucune incision.

Les résultats obtenus sont habituellement durables.

Traitement par embolisation prostatique

L’embolisation de la prostate est aussi l’une des options thérapeutiques possibles pour traiter l’adénome prostatique. Le geste est mini-invasif et permet de réduire le volume de la glande. Elle consiste à boucher les petites artères situées à l’intérieur de la prostate, ce qui va entraîner la réduction de taille de cette dernière.

L’embolisation prostatique peut être proposée aux patients porteurs d’une hypertrophie bénigne de la prostate supérieure à 50 grammes. Si la glande est trop petite, d’autres options de traitement sont privilégiées.

Le geste est réalisé en ambulatoire sous anesthésie locale et contrôle échographique afin de visualiser la position et la progression de la sonde introduite. Il dure en moyenne une heure en fonction des caractéristiques anatomiques de chaque patient qui peut différer en fonction de l’âge. Un cathéter est placé dans l’artère fémorale droite ou l’artère radiale gauche. Un autre dispositif vasculaire artériel plus fin est introduit dans le premier cathéter et acheminé vers les artères prostatiques. Sa position est contrôlée en superposant une image 3D et une image radiographique. L’embolisation est pratiquée avec des microparticules non résorbables ou de la colle spécifique.

L’embolisation de la prostate va induire une réaction inflammatoire de la prostate, phénomène naturel nécessaire pour obtenir un syndrome post-embolisation. Durant quelques jours, des brûlures mictionnelles ou une envie fréquente d’uriner peuvent persister, mais le patient peut reprendre ses activités habituelles dès le lendemain du geste.

L’embolisation de la prostate permet de réduire voire d’éliminer complètement les symptômes liés à l’adénome prostatique sans altérer la fonction sexuelle. L’éjaculation est conservée. De plus, ce traitement réduit les risques inhérents à la chirurgie comme les saignements, les infections urinaires ou le blocage temporaire de la vessie. Les risques de complications sont rarissimes avec cette technique. Ce traitement agit seulement par les vaisseaux sans devoir inciser la peau : il n’y a donc pas de cicatrice visible.

Traitement par laser interstitiel

Le laser fait partie des alternatives à la chirurgie pour traiter l’hypertrophie bénigne de la prostate. Les techniques se sont affinées au fil des ans. L’objectif du traitement de l’adénome de prostate par laser est de supprimer l’adénome pour diminuer les symptômes et améliorer la qualité de vie des patients.

L’énergie laser est délivrée par voie interstitielle en installant une ou plusieurs fibres laser dans l’épaisseur du tissu prostatique. Le geste se déroule sous contrôle échographique ou sous contrôle de la vue (endo-urétrale).

La technique classique permet de passer par les voies naturelles pour supprimer l’adénome de la prostate en retirant la partie centrale de la prostate en un seul bloc. Face au risque d’éjaculation rétrograde, un effet secondaire fréquent des thérapies de l’adénome de prostate, de nouvelles stratégies sont mises en œuvre pour préserver la qualité de vie des patients, notamment la fonction sexuelle et l’éjaculation.

La technique mini-invasive du laser interstitiel peut ainsi se dérouler en retirant les deux lobes latéraux de la prostate, mais en conservant le tissu médian de 5 à 7 heures, situé entre le Verrue Montanum et le col vésical. On peut aussi parler de région péri-montanale. Elle nécessite également de préserver les fibres des muscles lisses du col vésical, dont les contractions permettent de diriger l’éjaculat vers l’extérieur. Cette nouvelle procédure est en mesure de réduire les complications d’éjaculation rétrograde.

Bien sûr, la préservation de l’éjaculation ne peut être garantie à 100 %, et tout traitement présente des risques.

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