Même si la chirurgie est le traitement de référence du cancer du rein, d’autres solutions thérapeutiques peuvent être envisagées en fonction des caractéristiques de la tumeur rénale. Ces autres traitements peuvent être proposés seuls ou associés entre eux selon l’étendue de la maladie, l’état de santé général du patient et le risque de progression tumorale.
Toutes les décisions thérapeutiques sont évoquées au cours d’une RCP avec une équipe pluridisciplinaire pour choisir la meilleure stratégie thérapeutique pour chaque patient. Celui-ci en est ensuite informé au cours d’une consultation. Il peut valider ce choix de traitement ou renoncer à certaines options s’il le souhaite. Le protocole de soins personnalisé prend en compte les préférences des patients.
Table des matières:
Chimiothérapie du cancer du rein
La chimiothérapie n’est généralement pas proposée aux patients atteints d’un cancer du rein. Ce type de tumeurs n’est en effet pas sensible aux médicaments de chimiothérapie. Les options médicamenteuses reposent plutôt sur l’administration d’une immunothérapie ou de thérapies ciblées pour attaquer au mieux les cellules cancéreuses et booster l’immunité.
Radiothérapie du cancer du rein
La radiothérapie est elle aussi peu souvent proposée dans le cadre du traitement d’un cancer du rein. Elle peut cependant être envisagée en traitement palliatif pour soulager les symptômes que peuvent entraîner des métastases au niveau des os ou du cerveau.
Ce traitement consiste à administrer des rayons ionisants localement à forte énergie pour détruire les cellules tumorales. La dose totale de rayons est déterminée au préalable en fonction du volume des masses tumorales et des caractéristiques de chaque tumeur. Elle est habituellement délivrée en plusieurs séances quotidiennes s’étalant sur plusieurs semaines pour atteindre la dose totale prédéterminée. Les faisceaux ciblent essentiellement les tissus malades, mais les tissus sains voisins peuvent être touchés ce qui peut entraîner des effets secondaires précoces (irritation de la peau, troubles gastro-intestinaux…) ou rarissimes tardifs (troubles respiratoires ou cardiaques par exemple).
Immunothérapie du cancer du rein
L’immunothérapie est un traitement qui consiste à stimuler le système immunitaire pour lutter contre la maladie, soit en le renforçant, soit en le rétablissant. Ce traitement est délivré par injections sous-cutanées.
Plusieurs médicaments peuvent être proposés seuls ou combinés entre eux. Pour le cancer du rein, on utilise le plus souvent l’interféron alpha (IFN, ROFERON-A) ou l’interleukine 2 (IL-2, PROLEUKIN), des thérapies ciblant les molécules cytokines et qui permettent d’augmenter la réponse immunitaire face au cancer. Ce sont des substances produites naturellement par les cellules responsables de l’immunité. D’autres médicaments peuvent être envisagés comme le pembrolizumab en présence d’un cancer du rein de stade avancé ou métastatique qui n’a pas pu être traité par un traitement systémique.
Il est aussi possible d’associer une immunothérapie et un médicament ciblé pour plus d’efficacité et une meilleure réponse au traitement.
L’immunothérapie peut entraîner quelques effets secondaires, comme une fatigue, une anémie, une fièvre, des frissons, ou des allergies. Il peut aussi exister dans des cas plus rares des troubles neuropsychiatriques comme une somnolence ou une dépression, mais elle peut aussi provoquer des complications plus importantes.
L’immunothérapie n’est pas efficace chez tous les patients touchés par un cancer du rein, et les effets secondaires peuvent être importants. Il est donc nécessaire d’en discuter avec l’équipe médicale pour évaluer les bénéfices et risques de ce type de traitement.
L’immunothérapie est de moins en moins délivrée aujourd’hui, au profit des thérapies ciblées. Elle reste cependant une option intéressante face à certains types de cancers du rein, comme les tumeurs avec des métastases pulmonaires chez des patients qui ont un bon état de santé global ou les cancers du rein avancés qui résistent à la chirurgie ou à la radiothérapie.
Thérapies ciblées pour traiter le cancer du rein
Les thérapies ciblées font partie des traitements de référence du cancer du rein. Selon le type de tumeurs, il peut même s’agir du traitement principal (en présence d’une récidive du cancer du rein par exemple).
Son principe repose sur l’administration de médicaments capables de cibler des molécules spécifiques (comme des protéines) situées à la surface ou à l’intérieur des cellules tumorales. Ces molécules participent à l’envoi de signaux qui jouent un rôle dans la croissance et la division des cellules malignes. Puisque ces thérapies ciblent ces molécules, le signal est bloqué et la tumeur cesse de se développer et de se propager, limitant par la même occasion les lésions aux cellules saines.
Dans le cadre du traitement du cancer du rein, les équipes médicales ont essentiellement recours à différentes substances comme :
- l’anti VEGF bevacizumab (AVASTIN)
- l’inhibiteur mTOR everolimus (AFINITOR)
- l’inhibiteur RTK sunitinib (SUTENT)
- l’inhibiteur multikinase sorafenib (NEXAVAR)
- l’inhibiteur mTOR temsirolimus (TORISEL)Ces traitements sont délivrés par voie orale sous forme de gélules ou de comprimés. L’AVASTIN et le TORISEL sont quant à eux délivrés par voie intraveineuse.
Le choix du ou des traitements ciblés à délivrer dépend du type et du stade de la tumeur rénale, de la réponse aux autres traitements, de l’état général du patient et de son profil. Mais ce type de traitement présente moins d’effets secondaires car il épargne au maximum les cellules saines de l’organisme.
Chirurgien Urologue à Paris
Spécialisé en technique mini-invasives, chirurgie robotique et traitement focal du cancer de prostate
