Cancer du rein

Le cancer du rein est une pathologie assez rare dans l’hexagone. Plusieurs stratégies thérapeutiques peuvent être envisagées en fonction des caractéristiques de chaque tumeur et du profil du patient. La chirurgie urologique fait partie des traitements de référence pour soigner cette maladie.

 

Anatomie du rein

Chaque personne est composée de deux reins au niveau de la partie haute de la région abdominale de chaque côté de la colonne vertébrale. Il s’agit d’organes capables de filtrer le sang pour éliminer les toxines (urée, acide urique, créatinine, résidus de médicaments…) de l’organisme dans l’urine. Il permet aussi de réguler la pression sanguine, les minéraux (sodium, calcium, potassium…) et l’eau. Il sécrète également des hormones comme la rénine qui impacte le contrôle de la tension ou l’érythropoïétine (EPO) qui booste la production des globules rouges.

 

anatomie du rein
organe du rein forme haricot

Le rein est un organe en forme de haricot. Il mesure près de 12 centimètres de haut sur 6 centimètres de large et 3 centimètres de profondeur. Il se divise en plusieurs zones :

  • l’enveloppe externe protectrice que l’on appelle capsule ;
  • le parenchyme rénal, une zone composée de millions de structures très petites (néphrons) qui assure le rôle de filtration du sang et de production d’urine ;
  • Le bassinet et les calices, où l’urine est collectée dans un premier temps dans les calices, puis dans le bassinet pour enfin être acheminée par l’uretère ;
  • la graisse périrénale qui, comme son nom l’indique, entoure l’organe ;

L’enveloppe de tissu conjonctif qui recouvre la graisse est nommée fascia rénal (ou encore fascia de Gérota). Le rein est parcouru par un réseau vasculaire et lymphatique riche.

Enfin, les glandes surrénales se situent au-dessus des reins.

Cancer du rein : les données épidémiologie en France

Selon l’INCa (Institut National du Cancer) et Santé Publique France, le cancer du rein touche plus de 13 000 personnes chaque année en France en 2018. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 65 ans.

Découvert à un stade précoce et localisé, le cancer du rein présente un bon pronostic. La moitié des patients diagnostiqués sont porteurs d’une maladie localisée de stade précoce. Cependant, ces statistiques ne tiennent pas compte des dernières avancées thérapeutiques disponibles actuellement en France qui améliorent l’espérance de vie des patients.

 

Symptômes du cancer du rein 

Le plus souvent, les tumeurs du rein sont découvertes par hasard lors d’une échographie ou d’un scanner réalisé pour une autre raison. Elles sont alors le plus souvent de petite taille et ne provoquent aucun symptôme. Certaines tumeurs peuvent provoquer des saignements dans les urines.

Rein atteint par un cancer

Cancer du rein ou tumeur bénigne ?

Le plus souvent, le scanner et l’IRM permettent d’indiquer s’il s’agit d’une tumeur bénigne ou d’un cancer. Dans certains cas douteux on peut être amené à proposer une biopsie de la tumeur pour en connaître la nature.

Les kystes des reins sont une maladie très fréquente qui n’impose le plus souvent aucun traitement ni même aucune surveillance. Le scanner permet de classer les kystes du rein en différentes catégories (Classification Bosniak 1 à 4). Un traitement n’est recommandé que pour les kystes de type 3 ou 4 de la classification Bosniak.

Population à risque de contracter un cancer du rein

Certains facteurs de risque peuvent favoriser l’apparition d’un cancer du rein. Les personnes qui présentent un ou plusieurs de ces facteurs ne seront pas systématiquement atteintes d’un cancer du rein. La maladie peut aussi se développer chez les personnes qui ne présentent aucun de ces facteurs de risque.

Le tabac : facteur de risque du cancer du rein

Le tabac est un facteur de risque déterminant dans de nombreux cancers. Les personnes qui fument ou subissant un tabagisme passif sont plus à risque d’être touchées par un cancer du rein par rapport aux personnes qui n’ont jamais consommé de tabac. Le risque est estimé à une fois et demie plus élevé.

Les personnes fumeuses qui ont arrêté leur intoxication tabagique ont moins de risques de contracter la maladie par rapport aux personnes encore fumeuses. On estime en effet que le risque diminue de 25 à 30 % après une dizaine d’années d’arrêt du tabac.

L’obésité ou le surpoids : facteur de risque du cancer du rein

Les personnes présentant une obésité ou un surpoids ont aussi plus de chances de voir apparaître une pathologie cancéreuse, notamment un cancer du rein. Chaque augmentation de 5 kg/m2 d’IMC par rapport aux valeurs estimées comme étant normales (comprises entre 18.5 et 25 kg/m2) fait augmenter le risque.

La dialyse sur le long terme : facteur de risque du cancer du rein

Les personnes traitées par dialyse depuis plus de trois ans ont plus de risques d’être touchées par un ou plusieurs kystes rénaux (on parle de maladie kystique ou de dysplasie multikystique). Cette pathologie augmente le risque de développer un cancer du rein, notamment le cancer tubulopapillaire qui représente l’un des types de cancers du rein les plus fréquents. Un suivi rapproché auprès d’un néphrologue est souvent mis en place chez ces patients afin de contrôler l’état des reins.

Une anomalie génétique : facteur de risque du cancer du rein

Les patients porteurs de certaines anomalies génétiques spécifiques ont plus de risques de voir apparaître un cancer du rein. Il s’agit alors de formes héréditaires de la maladie. Cette particularité est plutôt rare dans les cas de cancers du rein puisqu’elle représente seulement 2 à 3 % des patients. Certaines atteintes prédisposent plus que d’autres, notamment les atteintes de 4 gènes particuliers, ainsi qu’une dizaine de formes familiales différentes, comme la maladie de Von Hippel-Lindau (VHL).

Les principaux types de cancer du rein

Il existe différents types de tumeurs rénales. Le plus courant est le carcinome à cellules rénales (CCR). Ce type de cancer rénal se forme à partir des cellules qui composent le revêtement des tubules du rein.

On distingue plusieurs sous-catégories de carcinomes à cellules rénales, dont les plus courants sont :

  • le carcinome à cellules claires (70 à 80 % des cas de CCR)
  • le carcinome papillaire du rein (second type le plus fréquent des CCR)
  • le carcinome chromophobe du rein (qui présente un meilleur pronostic que certains autres types de cancer du rein)
  • et les tumeurs rénales inclassables qui diffèrent des autres types de CCR et n’entre dans aucune sous-catégorie de CCR

Il existe aussi des formes plus rares de cancer du rein. C’est notamment le cas du :

    • cancer du bassinet
    • carcinome du tube collecteur de Bellini
    • carcinome rénal kystique multiloculaire
    • carcinome médullaire du rein
    • sarcome rénal
    • lymphome rénal primitif
    • tumeur de Wilms

Les principaux traitements du cancer du rein

chirurgie robotique cancer rein

Le traitement de référence est l’ablation de la tumeur par chirurgie.

Depuis de nombreuses années cette intervention est réalisée avec une technique mini-invasive. Au lieu de réaliser une large cicatrice, on pratique des incisions minimes de 7mm, par lesquelles sont introduit une caméra et des instruments miniaturisés.

En chirurgie robotique, les instruments sont tenus par des bras robotisés que le chirurgien commande à distance assis à une console.

Le scanner réalisé permet d’identifier parfaitement l’anatomie du patient, la position des artères et des veines par rapport à la tumeur. Des logiciels de reconstruction 3D permettent de planifier l’acte chirurgical en sachant par avance exactement quelle artère devra être contrôlée pour retirer la tumeur sans provoquer de saignement.

La chirurgie robotique avec le Robot Da Vinci Xi permet de plus d’utiliser la vision infrarouge pour repérer les vaisseaux et savoir quelle partie du rein ils irriguent.

Cette intervention chirurgicale est appelée néphrectomie partielle. Elle consiste à retirer la tumeur et recoudre le rein restant sans faire de larges cicatrices grâce à la technique de chirurgie mini-invasive utilisant un robot chirurgical.

L’intervention est pratiquée sous anesthésie générale et nécessite une hospitalisation de 2 à 6 jours en fonction des patients. Dans certains cas, pour de petites tumeurs, on peut proposer de détruire la tumeur par une autre technique, en détruisant la tumeur sous contrôle scanner par implantation d’une aiguille.

On utilise alors différentes formes d’énergie pour détruire la tumeur (cryoablation, radiofréquence).

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