Le cancer de la prostate reste l’un des cancers les plus courants chez l’homme à travers le monde. La chimiothérapie fait partie des traitements de référence pour lutter contre la majorité des tumeurs cancéreuses. Mais les équipes médicales la proposent rarement dans le cadre de la prise en charge thérapeutique d’une tumeur prostatique.
La chimiothérapie n’intervient souvent qu’en Troisième ligne du traitement du cancer de la prostate après la chirurgie, la radiothérapie et l’hormonothérapie. Elle est administrée dans le but de réduire le risque de récidive d’un cancer en supprimant les cellules tumorales dispersées dans le corps. Or, le cancer de la prostate est une tumeur d’évolution lente qui n’entraîne des métastases que très occasionnellement. Son diagnostic est généralement fait à un stade précoce, avec un très bon pronostic.
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Chimiothérapie pour le cancer de la prostate
La chimiothérapie est un traitement dit systémique : elle agit sur l’ensemble de l’organisme en opposition aux traitements locaux. Elle concerne donc les cancers de prostate assez évolués, lorsqu’ils ont dépassé le stade de maladie locale ou loco-régionale, et qu’elle a déjà diffusé dans le reste de l’organisme.
Elle peut être administrée en cures par voie orale (médicaments à avaler) ou par voie intraveineuse (en injection). Dans les traitements systémiques du cancer, on retrouve la chimiothérapie et, à plus petite échelle les traitements ciblés ou l’immunothérapie.
Les traitements systémiques et les traitements locaux n’ont pas le même mode d’action et ne sont pas utilisés dans le même but. Mais les deux catégories de traitements sont souvent proposées en association. Les traitements systémiques vont agir sur l’ensemble de l’organisme afin de supprimer les cellules tumorales diffuses, quand les traitements locaux vont cibler une région spécifique du corps pour éliminer une masse localisée et délimitée. En présence d’un cancer localisé, les traitements locaux peuvent d’ailleurs suffire pour éliminer la maladie lorsque son stade évolutif est encore précoce.
Dans quels cas recourir à la chimiothérapie pour traiter le cancer de la prostate ?
Chez la plupart des hommes touchés, le cancer de la prostate est localisé et sans métastases. Il ne fait donc pas appel à un traitement par chimiothérapie. Les traitements locaux comme la chirurgie ou la radiothérapie peuvent suffire à guérir la maladie.
La chimiothérapie est rarement proposée pour traiter le cancer de la prostate, car il est généralement détecté à un stade évolutif précoce, avec un faible risque de rechute de la maladie.
Elle devient le traitement de référence en présence d’un cancer de la prostate métastatique résistant à l’hormonothérapie, ce qui est plus rare.
Les médecins peuvent aussi proposer la chimiothérapie face à un cancer prostatique agressif avec un risque élevé de récidive. C’est le cas de certaines tumeurs prostatiques diagnostiquées tardivement. Dans ce contexte, l’efficacité de la chimiothérapie du cancer de la prostate est décuplée par l’association d’un traitement local afin de supprimer les cellules tumorales disséminées dans le corps. Son rôle est plutôt préventif.
Face à un cancer de la prostate métastatique, le traitement est surtout à visée palliative et la guérison n’est pas l’objectif recherché. Les médecins peuvent alors proposer une chimiothérapie palliative, habituellement associée à l’hormonothérapie. Dans ce contexte, elle a pour but principal de réduire la symptomatologie et d’améliorer la qualité et le confort de vie des patients atteints. Elle permet aussi de ralentir l’évolution de la pathologie pour augmenter sa longévité.
Mode d’administration
Pour ce type de cancer, la chimiothérapie est généralement administrée par voie intraveineuse, en injection. Les agents chimiothérapeutiques les plus fréquemment utilisés sont le docetaxel et le cabazitaxel (en cas d’échec du premier). Le rythme d’administration de ces deux médicaments est de 10 cures espacées entre elles de 21 jours.
La chimiothérapie va alors ralentir ou stopper la division cellulaire qui est particulièrement rapide chez les cellules cancéreuses. Mais la chimiothérapie agit aussi sur les cellules saines, et celles en division seront aussi détruites par le traitement, entraînant des effets secondaires.
Chimiothérapie du cancer de la prostate : les effets secondaires
La chimiothérapie du cancer prostatique entraîne des effets secondaires qui varient d’un patient à l’autre en fonction de chaque profil et de chaque tumeur de la prostate. Ces effets indésirables n’ont pas de lien avec l’efficacité de la chimiothérapie.
Les effets secondaires les plus fréquemment décrits sont :
- une diarrhée ou une constipation
- des nausées et vomissements
- des lésions dans la bouche, dans le système digestif ou dans l’anus
- une perte de cheveux
- des rougeurs, irritations ou une sécheresse de la peau
- une fatigue
- des troubles de la coagulation
- un essoufflement
- des infections plus fréquentes…
La majorité de ces signes cliniques ne sont pas systématiques et peuvent être soulagés grâce à des traitements spécifiques et des soins de support du cancer.
En présence de certains de ces effets indésirables, même bien après la fin du traitement, il est recommandé d’en parler à son médecin pour prendre en charge et enrayer ces symptômes correctement et améliorer le confort au quotidien.
La chimiothérapie est donc rarement nécessaire en présence d’un cancer de la prostate. Le plus souvent, elle est proposée dans le cadre d’un traitement palliatif et si la maladie ne répond plus à l’hormonothérapie. Mais la chimiothérapie du cancer de la prostate augmente la survie des patients touchés, même lorsqu’elle n’est pas utilisée à des fins curatives. La prise en charge efficace des effets secondaires permet aujourd’hui de mieux vivre les cures de chimiothérapie.
Chirurgien Urologue à Paris
Spécialisé en technique mini-invasives, chirurgie robotique et traitement focal du cancer de prostate