Le cancer du rein représente environ 3 % des cancers en France avec une incidence croissante. En 2018, près de 15 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués. Ce type de cancer est souvent détecté par hasard à un stade très précoce alors qu’il ne provoque aucun symptôme, c’est ce que l’on nomme un “incidentalome” . Dans la plupart des cas , il s’agit d’un patient qui consulte pour autre chose, par exemple une douleur abdominale, parfois de l’autre côté du ventre qui n’a aucun rapport avec cette tumeur.
Pour faire le bilan de cette douleur, on demande un scanner et par pur hasard on détecte une tumeur du rein parfois même de l’autre côté alors que cette tumeur est bien trop petite pour provoquer le moindre symptôme.
La facilité d’accès au scanner et à l’IRM on conduit à des diagnostics de plus en plus précoces permettant non seulement d’atteindre des taux très élevés de guérison mais aussi de réaliser des traitements conservateurs, c’est à dire de ne retirer que la tumeur et de laisser en place, intacte le reste du rein.
Beaucoup plus rarement, la tumeur peut être découverte tardivement, ce qui peut encore dans ces rares cas avoir un impact sur l’espérance de vie. Cependant, les avancées médicales et les stratégies de prise en charge personnalisées offrent des perspectives prometteuses pour les patients, même à des stades avancés de la maladie.
Table des matières:
Cancer du rein – survie spécifique :
La survie spécifique du cancer du rein dépend de nombreux facteurs, comme le stade du cancer au moment du diagnostic, l’âge du patient ou la présence de comorbidités. En France, la survie spécifique du cancer du rein à 5 ans peut dépasser les 90%. Elle évolue de plus favorablement depuis environ 25 ans.
Un diagnostic précoce du cancer du rein améliore considérablement l’espérance de vie. Par exemple, les patients diagnostiqués au stade I ont une survie à cinq ans de plus de 90 %, tandis que ceux au stade IV ont une survie beaucoup plus faible.
Les progrès réalisés ces dernières années, notamment avec la chirurgie mini-invasive robotique, permettent le plus souvent de retirer chirurgicalement uniquement la tumeur et de conserver le reste du rein. La chirurgie robotique permet d’éviter les larges incisions que l’on réalisait auparavant et elle est devenue le traitement de référence pour les tumeurs de moins de 7cm de diamètre.
Il est important de comprendre que pour les petites tumeurs, la chirurgie seule suffit le plus souvent à guérir le patient, sans faire appel à la radiothérapie ou la chimiothérapie.
De même pour les cancers du rein avancés, les thérapies ciblées et les immunothérapies ont également contribué à améliorer les taux de survie. Ces traitements, en combinaison avec la chirurgie du rein, offrent des options supplémentaires pour les patients avec des formes plus avancées de la maladie.
Cancer du rein de stade 4 avec métastase : espérance de vie
Les chances de survie pour un cancer du rein de stade IV dépendent de plusieurs facteurs pronostiques et prédictifs, y compris les traitements déjà réalisés, les caractéristiques de la pathologie au moment du diagnostic, et l’âge du patient. Ces facteurs déterminent l’efficacité des traitements et influencent l’espérance de vie.
Les traitements pour le cancer du rein de stade 4 incluent la chirurgie palliative, les thérapies ciblées, l’immunothérapie et parfois la radiothérapie. Ces traitements permettent de prolonger la vie et d’améliorer la symptomatologie des patients atteints de tumeurs rénales métastatiques. De nombreux nouveaux médicaments sont disponibles sur le marché, offrant ainsi des options supplémentaires aux patients. Les innovations thérapeutiques pour le cancer du rein métastatique ont transformé le pronostic de cette maladie.
Aujourd’hui, grâce à de nouvelles combinaisons thérapeutiques qui reposent sur l’administration séquentielle de différents médicaments successivement en cas d’échec ou de réponse insuffisante au traitement, il est possible d’obtenir un meilleur contrôle de la maladie et d’améliorer l’espérance de vie des patients.
Facteurs pronostiques et prédictifs du cancer du rein
Les facteurs pronostiques et prédictifs permettent d’estimer le pronostic et l’évolution du cancer du rein et d’élaborer des stratégies de traitement en conséquence. Les facteurs pronostiques fournissent des informations sur la probable évolution de la maladie, tandis que les facteurs prédictifs indiquent la probable réponse au traitement. Les spécialistes se basent sur ses facteurs pour estimer notamment les chances de survie d’un cancer du rein de stade IV ou cancer du rein avec métastases.
Stade du cancer du rein
Le stade du cancer au moment du diagnostic est un facteur pronostique majeur. Un cancer détecté à un stade précoce (I ou II) offre une meilleure espérance de vie comparé à un cancer diagnostiqué à un stade avancé (III ou IV).
Type et grade tumoral du cancer du rein
Le type histologique du cancer du rein, comme l’adénocarcinome rénal à cellules claires, le carcinome papillaire ou l’adénocarcinome rénal chromophobe, influence le pronostic. Le grade tumoral, qui évalue l’agressivité des cellules cancéreuses, est également crucial. Un grade élevé indique une tumeur plus agressive, associée à un pronostic moins favorable.
Hérédité et prédispositions génétiques du cancer du rein
Les antécédents familiaux de cancer du rein et certaines mutations génétiques augmentent le risque de développer cette maladie. Ces facteurs génétiques peuvent également influencer la réponse au traitement.
Comorbidités et âge associés au cancer du rein
Les comorbidités, telles que l’hypertension, le diabète et l’obésité, peuvent compliquer le traitement et réduire l’espérance de vie. L’âge avancé est souvent associé à un pronostic moins favorable.
Réponse au traitement du cancer du rein
La réponse individuelle aux traitements, notamment les thérapies ciblées et l’immunothérapie, est un facteur prédictif important. Certains patients peuvent mieux répondre à ces traitements, ce qui améliore leurs chances de survie.
Rappel : les différents stades du cancer du rein
La classification en stades du cancer du rein permet de déterminer l’extension de la tumeur et d’élaborer une stratégie thérapeutique adaptée. Elle comprend quatre stades principaux, allant du stade I au stade IV.
Stade I du cancer du rein
Le stade I du cancer du rein est caractérisé par une tumeur de moins de 7 cm limitée au rein. À ce stade, la chirurgie permet souvent une guérison complète. Les chances de survie à 5 ans ou 10 ans sont élevées.
Stade II du cancer du rein
Au stade II, la tumeur mesure plus de 7 cm mais reste confinée au rein. Bien que plus avancée que le stade I, les options chirurgicales restent efficaces, avec un bon pronostic.
Stade III du cancer du rein
Au stade III, le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques voisins ou aux gros vaisseaux sanguins. Le traitement devient plus complexe, incluant souvent une combinaison de chirurgie et de thérapies ciblées. L’espérance de vie à cinq ans pour les patients de ce stade est un peu moins favorable.
Stade IV du cancer du rein
Le stade IV est le stade le plus avancé, avec une propagation de la tumeur à d’autres organes (métastases). Au stade IV, la gestion du cancer devient plus complexe et l’espérance de vie diminue significativement.
Chirurgien Urologue à Paris
Spécialisé en technique mini-invasives, chirurgie robotique et traitement focal du cancer de prostate