Le cancer de la prostate chez les hommes de moins de 50 ans présente des caractéristiques uniques qui nécessitent une attention particulière. En raison de leur âge, ces patients ont des perspectives et des préoccupations différentes, ce qui influence directement leur parcours de soins depuis le diagnostic du cancer de la prostate jusqhttps://urologue-paris-messas.fr/urologie-homme/cancer-de-prostate/u’au traitement et même dans le suivi post-cancer.
Table des matières:
Incidence du cancer de la prostate chez les jeunes hommes
Bien que traditionnellement considéré comme une maladie affectant principalement les hommes plus âgés, un nombre croissant de cas de tumeur prostatique est détecté chez les hommes jeunes. Cette tendance est probablement due à la combinaison de plusieurs hypothèses :
1- Amélioration du diagnostic de cancer de la prostate chez l’homme jeune
Historiquement, les tumeurs prostatiques étaient rarement considérées chez les jeunes patients, ce qui a pu entraîner un sous-diagnostic de la maladie. Les progrès dans les techniques de diagnostic, tels que l’IRM multiparamétrique et les tests de dépistage des antigènes spécifiques de la prostate (PSA), ont permis de corriger ce problème en détectant des cancers qui auraient pu passer inaperçus auparavant.
2- Introduction du dosage du PSA
Le dépistage du PSA a été initialement introduit pour aider au diagnostic chez les hommes de plus de 50 ans. Cependant, son utilisation chez les jeunes hommes n’est pas officiellement recommandée dans certains pays, comme les États-Unis. En revanche, en France, le dosage du PSA est considéré comme un outil diagnostique de référence pour le dépistage du cancer de la prostate chez ces patients jeunes.
3- Surdiagnostic du cancer de la prostate chez les jeunes hommes
La multiplication des examens diagnostiques peut entraîner la détection de tumeurs de bon pronostic qui seraient restées non détectées autrement. Cette augmentation du nombre de tumeurs diagnostiquées contribue à l’augmentation globale de l’incidence chez les hommes plus jeunes.
4- Rôle du virus du papillomavirus humain (HPV)
Des études ont établi un lien entre l’infection par le virus HPV et l’apparition de certains cancers, y compris les cancers anogénitaux chez les hommes. Avec la prévalence croissante de l’infection à HPV chez les jeunes hommes, il est possible que cela puisse influencer directement l’incidence du cancer de la prostate avant la cinquantaine.
5- Antécédents personnels et familiaux du cancer de la prostate chez les jeunes hommes
Les antécédents personnels et familiaux jouent un rôle significatif dans le développement du cancer de la prostate chez les jeunes hommes. Par exemple, les hommes afro-américains ont une prédisposition accrue à développer la maladie. De plus, les individus ayant des membres de leur famille ayant été touchés par un cancer de la prostate ont également un risque plus élevé de développer une tumeur prostatique.
6- Autres causes et facteurs possibles du cancer de la prostate chez les jeunes hommes
Parmi les autres facteurs de risque potentiels du cancer de la prostate chez les hommes de moins de 50 ans, plusieurs éléments peuvent être mis en cause.
Les substances cancérigènes environnementales, présentes dans l’air, l’eau et certains produits de consommation, pourraient jouer un rôle dans l’augmentation de l’incidence de la maladie. De plus, l’obésité et le manque d’activité physique ont été associés à un risque accru de développer un cancer de la prostate à un jeune âge.
L’amélioration de l’accès aux spécialistes tels que les urologues et les oncologues peut aussi avoir contribué à une augmentation des diagnostics chez ces patients, permettant ainsi une prise en charge précoce et appropriée de la maladie.
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Options de traitement du cancer de la prostate chez les jeunes hommes
Lorsqu’il s’agit de traiter le cancer de la prostate chez les hommes jeunes, plusieurs choix thérapeutiques sont disponibles.
Prostatectomie radicale
La prostatectomie radicale est souvent privilégiée en cas de cancer de la prostate à un jeune âge, surtout pour les hommes atteints d’une tumeur prostatique localisée, car elle offre une chance de guérison complète. L’avènement de la chirurgie robotique, par exemple via le système Da Vinci, a transformé cette procédure en permettant des incisions plus précises, moins de saignement, et une récupération plus rapide. Cette technique améliore également les chances de préservation des nerfs érectiles, indispensable pour la qualité de vie post-opératoire.
Radiothérapie externe et curiethérapie
Si la chirurgie reste l’option de référence pour traiter les tumeurs prostatiques chez ces hommes avant la cinquantaine, la radiothérapie externe et la curiethérapie peuvent parfois être proposées. C’est notamment le cas de la radiothérapie stéréotaxique, particulièrement utile pour ceux qui présentent des comorbidités qui les rendent moins aptes à subir des opérations lourdes. La curiethérapie est, quant à elle, parfois envisagée en présence d’une tumeur à faible risque de progression.
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Surveillance active
La surveillance active est une stratégie disponible pour la gestion du cancer de la prostate chez les hommes jeunes. Bien que prometteuse, son utilisation chez les hommes jeunes reste cependant controversée en l’absence d’études comparatives avec les traitements traditionnels. Les critères d’inclusion et les résultats à long terme doivent encore être évalués pour déterminer son efficacité et sa faisabilité dans cette population spécifique.
La surveillance active consiste à ne pas traiter immédiatement après le diagnostic mais à surveiller attentivement la progression de la maladie à travers des examens cliniques réguliers, des tests PSA et des biopsies prostatiques itératives. Cette option est généralement réservée aux patients avec un cancer localisé de très bon pronostic (stade T1c ou T2a, PSA inférieur à 10 ng/ml, moins de trois biopsies positives, et score de Gleason inférieur à 7). Elle permet de retarder ou d’éviter les traitements invasifs tout en gardant une option pour une intervention curative en cas de progression de la maladie.

Chirurgien Urologue à Paris
Spécialisé en technique mini-invasives, chirurgie robotique et traitement focal du cancer de prostate