Le syndrome de la jonction pyélo-urétérale est une maladie congénitale qui peut entraîner des complications à long terme sur la santé des patients s’il n’est pas pris en charge. Un diagnostic précoce est important pour soigner la maladie rapidement et éviter les conséquences ultérieures.
Table des matières:
Qu’est-ce que le syndrome de la jonction pyélo-urétérale ?
Le syndrome de la jonction pyélo-urétérale est une pathologie congénitale qui se traduit par une obstruction partielle ou totale du débit urinaire au niveau de la jonction entre le pyélon (le bassinet du rein) et l’uretère. Cette obstruction peut provoquer des troubles urinaires, comme des infections urinaires récurrentes, une hydronéphrose (un gonflement des reins), mais peut aussi conduire à des troubles plus importants et à une insuffisance rénale.
Le traitement du syndrome de la jonction pyélo-urétérale dépend du degré de sévérité de l’obstruction. Il peut reposer sur un traitement médical ou un traitement chirurgical. Le plus souvent, ce syndrome n’atteint qu’un seul rein. Dans 5 % des cas seulement, la maladie touche les deux côtés.
Les causes d’un syndrome de la jonction pyélo-urétérale peuvent être :
- Une compression de la jonction par une des artères du rein
- Un trouble au niveau de la paroi musculaire du bassinet provoquant une diminution de la lumière du canal urétral
- Un rétrécissement du canal consécutif à une inflammation (cas rare)
Quel type de patient est concerné par la jonction pyélo-urétérale?
Cette pathologie représente la malformation congénitale du rein la plus courante. On estime sa prévalence à 1/500 naissances. Elle peut être découverte avant la naissance de l’enfant, mais elle peut aussi être découverte à l’âge adulte après une longue période de “sommeil”. En somme, il s’agit d’une maladie qui peut toucher tout le monde et qui peut être longtemps silencieuse avant de décompenser au cours de la vie et provoquer les premiers symptômes.
Comment est diagnostiqué le syndrome de la jonction pyélo-urétérale?
La consultation médicale est la première étape du diagnostic du syndrome de la jonction pyélo-urétérale. Elle est généralement motivée par des signes cliniques tels qu’une colique néphrétique, notamment en cas d’hydratation importante. Le rein a alors du mal à évacuer les urines et entraîne des douleurs localisées plutôt au niveau des lombaires, et qui irradient possiblement à la région abdominale ou au niveau des organes génitaux externes. Ces douleurs se manifestent souvent par crises et sont plutôt bien calmées par la prise de médicaments anti-inflammatoires.
La consultation seule ne permet pas de poser un diagnostic formel. Des examens d’imagerie sont nécessaires. Le scanner abdomino-pelvien avec injection est généralement l’examen de référence pour diagnostiquer le syndrome de la jonction pyélo-urétérale. Il inclut la réalisation de temps tardifs pour évaluer la rétention des urines dans le rein et vérifier le positionnement de l’artère polaire inférieure.
La scintigraphie rénale au Mag 3 fait aussi partie des examens du diagnostic du syndrome de la jonction pyélo-urétérale puisqu’elle permet de révéler le retard d’excrétion rénale et de contrôler la fonction rénale partagée. La scintigraphie permet aussi de s’assurer de l’absence de complications liées à la pathologie.
Lorsque le syndrome de la jonction pyélo-urétérale entraîne des symptômes invalidants au quotidien ou s’il est responsable de complications, un traitement chirurgical est nécessaire. On parle aussi de pyéloplastie ou de cure de jonction pyélo-urétérale.
Lire aussi notre article sur les troubles urinaires.
La pyéloplastie par voie laparoscopique : principe et intérêts
La pyéloplastie par voie laparoscopique, ou cœlioscopique, est une technique opératoire qui consiste à traiter l’obstruction des voies urinaires supérieures, comme le syndrome de la jonction pyélo-urétérale. Le geste repose sur l’utilisation d’instruments chirurgicaux spécifiques et d’une caméra miniature que le chirurgien introduit dans le corps du patient grâce à des incisions très fines au niveau de l’abdomen.
La pyéloplastie par voie laparoscopique permet de retirer la zone lésée de l’uretère, de réparer le pyélon et de suturer la zone entre le bassinet et l’uretère sain. La jonction est repositionnée en arrière de l’artère polaire inférieure si besoin.
L’opération se déroule majoritairement en ambulatoire, mais une courte hospitalisation peut être nécessaire.
La pyéloplastie robot assistée Da Vinci
Cette intervention consiste à utiliser le robot Da Vinci pour assister le chirurgien afin de supprimer l’obstruction des voies urinaires supérieures. Les instruments chirurgicaux sont contrôlés à distance sur une console par le chirurgien, et sont introduits par de très petites incisions dans la région abdominale.
La chirurgie robotique assistée permet de réaliser une pyéloplastie davantage précise avec des instruments plus flexibles. Elle améliore nettement la visibilité des structures et réduit les suites postopératoires pour le patient.
Le choix de la technique chirurgicale dépend de plusieurs paramètres comme le degré de gravité de l’obstruction, les préférences du chirurgien et du patient et l’état général de ce dernier.
La pyéloplastie : convalescence postopératoire
Les suites sont généralement simples. Des douleurs peuvent se manifester, mais sont habituellement bien calmées par un traitement antalgique. Le patient peut se lever et remanger dès le soir même.
Une sonde JJ est cependant nécessaire pendant les semaines qui suivent le geste opératoire pour que la cicatrisation pyélo-urétérale se passe dans les meilleures conditions. Une sonde urinaire peut aussi être mise en place. Elle sera retirée après quelques jours par une infirmière à domicile.
Une période de repos est à respecter pour une durée variant de 4 à 4 semaines, selon les recommandations de votre médecin.
Chirurgien Urologue à Paris
Spécialisé en technique mini-invasives, chirurgie robotique et traitement focal du cancer de prostate