La sténose urétrale est un rétrécissement de l’urètre, le canal qui permet d’évacuer l’urine de la vessie vers l’extérieur du corps. Elle peut provoquer des symptômes urinaires gênants comme une diminution du jet urinaire, des infections urinaires fréquentes ou des douleurs. Mais comment diagnostiquer une sténose urétrale ? Quels sont les examens à réaliser et les populations à risque ?
Table des matières:
Les causes et facteurs de risque de la sténose urétrale
La sténose urétrale peut avoir plusieurs origines :
Cause possible de la sténose urétrale: l’origine congénitale
Certaines personnes naissent avec un rétrécissement de l’urètre ou une malformation comme l’hypospade (anomalie du méat urinaire). Elle représente un nombre infime de cas, et l’affection se manifeste souvent dès l’enfance avec des difficultés à uriner ou des infections.
Cause possible de la sténose urétrale: l’origine infectieuse
Les infections urinaires ou les infections sexuelles transmissibles (IST), notamment la chlamydia et la gonorrhée, sont susceptibles de provoquer une inflammation et une cicatrisation de l’urètre. Les infections urinaires peuvent être favorisées par un obstacle à l’écoulement des urines, comme un adénome de la prostate ou un calcul.
Cause possible de la sténose urétrale: l’origine traumatique
Un choc au niveau du périnée, un geste chirurgical endoscopique (comme une résection prostatique), un sondage vésical ou une lithotritie extracorporelle (traitement des calculs rénaux) peuvent parfois provoquer des lésions au niveau de l’urètre et favoriser la formation d’une sténose. Ces causes sont plus fréquentes chez les hommes âgés ou chez ceux qui ont subi des actes chirurgicaux invasifs.
Cause possible de la sténose urétrale: l’origine inflammatoire
Des pathologies telles que le lichen scléro-atrophique, une maladie dermatologique qui touche la peau et les muqueuses génitales, peut entraîner un rétrécissement progressif de l’urètre. Cette maladie est plus courante chez les patients non circoncis et peut s’accompagner d’autres symptômes comme des démangeaisons ou des plaques blanchâtres.
Concernant les facteurs de risque de la sténose urétrale, ils sont principalement liés au sexe masculin, à l’âge, aux antécédents de traumatismes, de malformation ou d’infection. On estime qu’environ 0,5 % des hommes sont touchés par une sténose urétrale.
Quels sont les examens du diagnostic de la sténose urétrale ?
Le diagnostic de sténose urétrale repose sur plusieurs examens :
La consultation avec examen clinique
Il s’agit de la première étape du diagnostic de sténose urétrale. Elle permet d’évaluer les symptômes du patient, ses antécédents médicaux, son état de santé général, et de réaliser un examen clinique avec toucher rectal pour évaluer la glande prostatique. Les signes évocateurs d’une sténose (méat rétractile, jet urinaire faible ou saccadé, globe vésical, infection) sont aussi recherchés.
La débitmétrie
Il s’agit d’un examen non invasif qui mesure le débit et le volume de l’urine lors d’une miction. Il permet de détecter une diminution du jet urinaire qui peut être liée à une sténose. Un débit inférieur à 10 ml/s est considéré comme anormal. Le débitmètre permet également de calculer le quotient résiduel (le rapport entre le résidu post-mictionnel et le volume mictionnel) qui peut être augmenté en cas d’obstacle urinaire.
L’échographie vésico-prostatique
Elle permet de visualiser la vessie, la prostate et l’urètre grâce aux ultrasons. Elle permet notamment de mesurer le résidu post-mictionnel (la quantité d’urine restant dans la vessie après avoir uriné) qui peut augmenter en cas de sténose. On l’utilise également pour rechercher des anomalies associées comme un adénome de la prostate, un diverticule vésical ou des calculs urinaires. Toutefois, son recours dans cette indication est plutôt rare et réservé aux sténoses d’origine traumatique.
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L’urétrocystographie rétrograde et mictionnelle (UCRM)
Cet examen d’imagerie médicale consiste à injecter un produit de contraste dans l’urètre par un cathéter puis à réaliser des clichés pendant que le patient urine. Il permet de visualiser le trajet et le calibre de l’urètre et la présence éventuelle d’une sténose, et d’évaluer la fonction vésicale et la pression intravésicale pendant la miction.
L’urétrocystoscopie
Cet examen consiste à introduire une petite caméra dans l’urètre pour voir directement sa paroi interne. Il permet au spécialiste d’évaluer avec précision la longueur, le diamètre et la localisation de la sténose urétrale ainsi que son aspect histologique. On peut également recourir à cet examen pour réaliser des prélèvements biopsies ou des gestes thérapeutiques (incision, dilatation…).
Ces examens permettent de confirmer le diagnostic de sténose urétrale et d’en connaître les caractéristiques. Ces éléments sont indispensables pour orienter le choix de traitement le plus adapté à chaque patient.
Avant de confirmer le diagnostic de sténose urétrale, l’urologue doit aussi écarter d’autres causes possibles liées aux troubles urinaires chez l’homme.
On peut notamment citer :
- une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) ou adénome de prostate, qui correspond à une augmentation du volume de la glande prostatique entraînant une compression de l’urètre ;
- un cancer de la prostate, une tumeur maligne qui se développe à partir des cellules prostatiques et qui peut aussi obstruer l’urètre ;
- une prostatite chronique, une inflammation persistante de la prostate qui peut provoquer des douleurs et des difficultés à uriner.
Ces affections nécessitent des examens spécifiques pour être diagnostiquées et traitées. Il est donc important de consulter un spécialiste en présence de troubles urinaires inhabituels ou persistants.
Chirurgien Urologue à Paris
Spécialisé en technique mini-invasives, chirurgie robotique et traitement focal du cancer de prostate