Le cancer de la prostate de stade 2 (lire aussi notre article sur la classification TNM des cancers de prostate) est habituellement un cancer de très bon pronostic dont il possible de guérir. Bien qu’étant localisé, il peut être plus ou moins agressif. Certains pourront être simplement surveillés et n’imposer aucun traitement. D’autres nécessitent une prise en charge rapide pour éviter sa progression, et augmenter les chances de guérison. Cette prise en charge précoce de la maladie offre généralement des perspectives favorables et une bonne qualité de vie pour les patients.
Table des matières:
Qu’est-ce qu’un cancer de la prostate stade 2 ?
Le cancer de la prostate de stade 2 se caractérise par une tumeur limitée à la glande prostatique, sans extension aux tissus voisins ni métastases. À ce stade, le cancer est généralement détecté par un toucher rectal ou une élévation du taux de PSA (antigène prostatique spécifique). Contrairement au stade 1, où la tumeur est très petite et souvent indétectable, le stade 2 présente une tumeur plus volumineuse, mais toujours localisée, tant qu’elle n’a pas dépassé les limites de la prostate.
Les cellules cancéreuses à ce stade montrent une prolifération plus active par rapport au stade 1. Cette prolifération est identifiée par le score de Gleason, qui évalue l’agressivité du cancer. Un score de Gleason élevée au stade 2 indique une tumeur potentiellement plus agressive.
La classification du cancer de la prostate en stade 2 se divise en Trois sous-catégories :
– Score de Gleason 6 : Ne nécessite le plus souvent qu’une surveillance active
– Score de Gleason 7, il en existe deux types :
- Score Gleason 7 (3+4) : D’agressivité intermédiaire, qui nécessite le plus souvent d’être traité, et parfois via une simple surveillance active
- Gleason 7 (4+3) : Qui nécessite un traitement
– Score de Gleason 8, 9 ou 10 : Sont des cancers plus agressifs qui imposent une prise en charge rapide.
Cette distinction permet de connaître l’étendue de la maladie, l’un des éléments qui contribueront à élaborer un plan de traitement en fonction.
Les symptômes du cancer de la prostate de stade 2
Au stade 2, le patient ne ressent le plus souvent aucun symptômes liés au cancer. Il peut avoir le des troubles urinaires ou sexuels mais à ce stade, ces symptômes ont peu de chance d’être liés au cancer lui-même. Le plus souvent ils sont causés par une maladie bénigne (l’adénome de prostate) qui existe indépendamment du cancer et qui est très fréquente chez l’homme de plus de 50 ans.
Les symptômes urinaires sont donc rarement causés par le cancer de stade 2, mais lorsqu’ils sont présents ils peuvent correspondre à :
- Des difficultés à commencer ou à arrêter la miction,
- Un jet urinaire faible ou interrompu
- Une sensation de vidange incomplète de la vessie.
- Une envie fréquente d’uriner, surtout la nuit, ou ressentir
- Une douleur ou une brûlure à la miction.
La présence de sang dans l’urine ou le sperme est un symptôme moins fréquent, mais qui doit néanmoins motiver une consultation médicale immédiate. En outre, des douleurs pelviennes ou lombaires peuvent survenir si la tumeur exerce une pression sur les structures environnantes, ce qui n’est jamais le cas au stade 2.
Des troubles sexuels peuvent aussi se manifester, notamment des troubles de l’érection ou une baisse de la libido. Ces symptômes peuvent résulter de l’impact direct du cancer sur les nerfs et les tissus environnants.
Il est important de noter que la présence de ces symptômes ne révèle pas nécessairement la présence d’un cancer de la prostate, car ils peuvent très bien être causés par d’autres affections, même bénignes. Cependant, tout signe persistant ou inhabituel qui concerne la fonction urinaire ou sexuelle doit être discuté avec un professionnel de santé pour un diagnostic précis.
Cancer de la prostate stade 2 : les traitements
Le traitement du cancer prostatique de stade 2 dépend de plusieurs facteurs, comme l’âge et l’état de santé général du patient, la taille, la localisation ou l’agressivité de la tumeur. Différentes options thérapeutiques sont envisageables car il existe une grande variétés de cancer de prostate au stade 2, certains sont tellement peu agressifs qu’ils ne nécessitent pas de traitement, d’autres imposent un traitement rapide, et pour les cancers d’agressivité intermédiaire de nombreux nouveaux traitements mini invasifs sont disponibles.
Surveillance active du cancer de la prostate
Pour les cancers de la prostate de stade 2 à faible risque, la surveillance active est le premier choix. Cette approche consiste à surveiller de près le cancer sans traitement immédiat, en réalisant des dosages réguliers de PSA, des touchers rectaux et des biopsies à intervalle régulier. Elle est recommandée pour les patients chez qui le cancer est peu susceptible de progresser rapidement.
Prostatectomie radicale
La prostatectomie radicale, qui implique l’ablation complète de la glande prostatique et des tissus autour, est souvent indiquée chez les patients en bonne santé et relativement jeunes. Cette intervention offre de très bonnes chances de guérison complète. Les avancées technologiques, comme la chirurgie robot-assistée, permettent des interventions plus précises et une récupération plus rapide. Dans le cas où la chirurgie n’a pas permis la guérison, elle autorise tout de même d’utiliser la radiothérapie en seconde ligne de traitement.
Radiothérapie du cancer de la prostate
La radiothérapie externe est une alternative non invasive à la chirurgie qui utilise des rayons à haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses. Elle est particulièrement efficace pour les patients qui ne sont pas de bons candidats pour la chirurgie. Une autre forme de radiothérapie, la curiethérapie, consiste à implanter des sources radioactives directement dans la prostate pour un traitement ciblé des cellules cancéreuses. Cette option peut être proposée en seconde ligne de traitement, si la chirurgie n’a pas permis de guérir la maladie.
En revanche, si le patient opte pour ce traitement en premier ; en cas d’échec la chirurgie ne pourra pas être réalisée sauf dans des cas extrêmes et avec davantage de risques.
Le traitement focal du cancer de la prostate
Les 2 précédents traitements consistent à traiter la totalité de la prostate. Soit en chirurgie par l’ablation complète de la prostate, soit en radiothérapie par l’irradiation de toute la prostate.
Depuis une 20aine d’années, nous évaluons la possibilité de ne traiter qu’une partie de la prostate : uniquement la partie malade en laissant intacte le reste de la glande ce qui diminue considérablement les risques de dommages liés au traitement.
Nous suivons ainsi la même évolution que dans le cancer du sein par exemple, auparavant on retirait tout le sein et le muscle grand pectoral, réalisant une intervention très mutilante. Désormais le plus souvent, on peut ne retirer que la tumeur et conserver le sein.
Le traitement focal ne peut pas être proposé à tous les patients, le cancer doit être de petite taille, d’un seul côté, visible en radiologie, pas trop agressif. Pour réaliser un traitement focal, on n’utilise par la chirurgie mais plutôt différent types d’énergies, qui détruisent uniquement une partie de la glande.
Ces énergies sont nombreuses et encore en cours d’évaluation : Cryothérapie, Ultrasons focalisés de haute intensité, électroporation irréversible, microondes… Elles semblent promettre d’excellents résultats tant en termes de préservation du confort du patient que dans le contrôle de la maladie à condition de les utiliser dans un traitement personnalisé pour les cancers qui peuvent y répondre et en informant clairement le patient du niveau de preuve scientifique dont nous disposons concernant chaque technique.
Cancer de la prostate stade 2 : chances de survie
Les chances de survie pour le cancer de la prostate de stade 2 sont généralement favorables, surtout lorsqu’il est détecté et traité précocement. À ce stade, le cancer est localisé, ce qui signifie qu’il n’a pas encore envahi les tissus voisins ni formé de métastases.
Les options thérapeutiques disponibles pour le cancer de la prostate de stade 2 permettent souvent un contrôle durable de la maladie.
Chirurgien Urologue à Paris
Spécialisé en technique mini-invasives, chirurgie robotique et traitement focal du cancer de prostate